La lettre ouverte de Roxanne Guyon dans Le Devoir soulève un problème alarmant et incontournable : l’infiltration de la misogynie dans nos écoles. À la Coalition ÉduSex, nous partageons ce constat et affirmons que ce phénomène est une conséquence directe de la tolérance, voire de l’inaction, face à la propagation de discours sexistes et antiféministes dans nos sociétés.
Un constat troublant : la montée de la misogynie chez les jeunes
Comme le souligne Mme Guyon, les discours masculinistes et antiféministes, amplifiés par des figures influentes comme Andrew Tate, infiltrent l’univers numérique des jeunes et façonnent leurs perceptions des genres. Ces idéologies, qui réduisent les femmes à des rôles subalternes, encouragent des comportements hostiles allant de l’intimidation au harcèlement sexuel. Ces attitudes ne sont pas de simples provocations adolescentes : elles traduisent une radicalisation insidieuse qui fragilise le tissu social et met en péril l’égalité entre les genres.
L’éducation à la sexualité : un rempart essentiel
À la Coalition ÉduSex, nous croyons fermement que l’éducation à la sexualité est l’une des clés pour contrer cette montée de la misogynie. Elle ne se limite pas à transmettre des informations biologiques, mais vise à inculquer des valeurs fondamentales :
- Le respect mutuel : comprendre que chaque individu, indépendamment de son genre, mérite dignité et égalité.
- Le consentement : reconnaître et respecter les limites de l’autre.
- La diversité des expériences et des identités : apprendre à accepter et célébrer les différences.
Une éducation à la sexualité complète et progressive donne aux jeunes les outils pour réfléchir de manière critique face aux messages sexistes auxquels ils sont exposés, en ligne ou ailleurs.
Responsabilité collective : parents, éducateurs, décideurs
Pour enrayer cette spirale de misogynie, nous devons agir ensemble. Voici nos propositions :
- Former le personnel éducatif : Le personnel enseignant, les conseiller.es pédagogiques et directions d’écoles doivent recevoir une formation continue sur la détection et la prévention des comportements sexistes.
- Renforcer les politiques scolaires : Chaque école devrait adopter des politiques claires contre la violence basée sur le genre, incluant des protocoles rigoureux pour soutenir les victimes et sanctionner les auteurs.
- Mobiliser les parents : L’éducation à la maison est essentielle pour compléter le travail des écoles. Les parents doivent être sensibilisés à l’importance de ces enjeux et encouragés à dialoguer avec leurs enfants.
- Soutenir les initiatives communautaires : Des groupes comme la Coalition ÉduSex, les maisons des jeunes et les organismes féministes jouent un rôle crucial pour offrir des espaces de réflexion et d’action aux jeunes.
Une vigilance constante : les droits des femmes toujours à défendre
En reprenant les mots de Simone de Beauvoir, nous devons comprendre que la lutte pour l’égalité n’est jamais achevée. Toute avancée peut être menacée si nous ne restons pas vigilants. L’infiltration de la misogynie dans nos écoles est un signal d’alarme : nous avons l’obligation morale et collective d’agir pour protéger les générations futures.
L’éducation est un levier puissant. En la plaçant au cœur de nos stratégies, nous pourrons bâtir des milieux scolaires sécuritaires et inclusifs, où filles et garçons pourront grandir dans le respect mutuel et l’égalité.
