L’article de La Presse, publié le 7 décembre 2024, dresse un constat alarmant : l’éducation à la sexualité, intégrée cette année dans le cours Culture et citoyenneté québécoise, peine à trouver sa place dans les écoles. Au sein de la Coalition ÉduSex, nous partageons l’inquiétude exprimée par les experts interrogés et réaffirmons que l’éducation à la sexualité doit être une priorité absolue pour garantir un avenir sain, égalitaire et sécuritaire pour nos jeunes.
Une éducation sexuelle diluée et en péril
Le rapport met en lumière plusieurs enjeux préoccupants :
- Une dilution du contenu : L’éducation à la sexualité est intégrée dans un cours qui couvre de nombreux sujets, allant des technologies environnementales à la diversité culturelle. Selon le personnel enseignant, ce cours fait souvent l’objet de coupures d’heures d’enseignement. Cette réalité laisse peu de place pour aborder en profondeur des enjeux complexes comme le consentement, les violences sexuelles ou les stéréotypes sexistes.
- Un manque de préparation et de ressources : Le personnel enseignant, déjà surchargé, doit composer avec un matériel souvent incomplet ou inexistant, ce qui compromet l’efficacité de l’enseignement.
- Des résistances culturelles et sociales : Dans certaines écoles, des élèves se retirent des cours, souvent en raison de pressions culturelles ou religieuses. Cette réalité démontre l’importance de sensibiliser toute la communauté scolaire et parentale à la pertinence d’une éducation sexuelle inclusive et accessible.
Les conséquences du manque d’éducation
L’article illustre tragiquement les effets dévastateurs d’un enseignement inadéquat. Les jeunes posent des questions comme : « Sexuellement, qu’est-ce que je suis obligée de faire ? », révélant une profonde méconnaissance des notions de consentement et de respect. De plus, la normalisation des pratiques sexuelles violentes souligne un urgent besoin de discussions franches et éducatives.
Ce déficit éducatif se traduit aussi par des données troublantes : près de 40 % des jeunes du secondaire ont subi une forme de violence dans leurs relations amoureuses, selon une étude récente de l’Institut de la statistique du Québec. L’éducation à la sexualité est un facteur de protection essentiel contre ces violences, mais elle ne pourra jouer ce rôle que si elle est enseignée correctement et systématiquement.
Nos revendications pour un changement durable
À la Coalition ÉduSex, nous croyons fermement que le statu quo est inacceptable. Voici nos propositions concrètes :
- Une reddition de comptes claire : Le ministère de l’Éducation doit s’assurer que l’éducation à la sexualité est réellement enseignée et évaluer sa qualité régulièrement.
- Une formation adéquate pour les enseignants : Offrir des formations continues et des ressources complètes pour que les enseignants se sentent compétents et à l’aise pour traiter ces sujets sensibles.
- Un contenu spécifique et priorisé : L’éducation à la sexualité doit être abordée dans un cours distinct, avec des heures dédiées et des objectifs clairs.
- Un engagement communautaire accru : Intégrer davantage les organismes communautaires spécialisés, qui disposent de l’expertise nécessaire pour répondre aux besoins des élèves et des écoles.
- Une sensibilisation parentale renforcée : Les parents doivent être informés et outillés pour compléter l’éducation à la sexualité de leurs enfants à la maison.
Ne laissons pas les jeunes tomber entre les mailles du filet
Les témoignages et données présentés dans cet article sont un cri d’alarme. Nous devons agir ensemble — écoles, parents, expert.es et organismes communautaires — pour offrir aux jeunes une éducation sexuelle complète, pertinente et émancipatrice. Les compétences acquises en matière de consentement, de respect et de santé sexuelle sont essentielles pour leur épanouissement personnel et pour bâtir une société plus juste et équitable.
La Coalition ÉduSex continuera de porter cette voix auprès des autorités et du public. Nous vous invitons à nous rejoindre dans cette démarche essentielle. Ensemble, nous pouvons faire une différence.