Un reportage de Noovo Info souligne une inquiétante augmentation des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) depuis la pandémie. Ces données, corroborées par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), montrent une hausse de 11 % des cas de chlamydia et de 21 % pour la gonorrhée. Elles révèlent également une baisse significative de l’utilisation des condoms chez les jeunes, selon une étude récente de l’OMS.
Une éducation sexuelle encore insuffisante
Bien que l’éducation à la sexualité soit réintroduite dans les écoles québécoises depuis 2018, le Dr Réjean Thomas et d’autres experts pointent du doigt les lacunes persistantes dans la sensibilisation aux conséquences des ITSS. Selon lui, « la peur du sida n’est plus là », et les jeunes manquent de connaissances sur les risques et les moyens de protection.
Les enjeux sociétaux et technologiques
La pandémie a aussi transformé les interactions sociales, avec une augmentation de l’utilisation des applications de rencontre. Cependant, l’accès facile à ces plateformes s’est accompagné d’une érosion des pratiques préventives, accentuée par un manque d’éducation sur des sujets essentiels comme le consentement, la communication dans les relations, et la responsabilité sexuelle.
Que faire ?
La Coalition ÉduSex réitère l’urgence de renforcer l’éducation à la sexualité dans toutes ses dimensions :
- Connaissances sur les ITSS : Il est crucial d’informer les jeunes sur les conséquences des ITSS, qui ne se limitent pas au VIH, et sur l’importance des moyens de protection comme les condoms et les outils de dépistage.
- Promotion des valeurs de respect et de consentement : Cela inclut une meilleure intégration des discussions sur les relations saines et les moyens de communication.
- Formation du personnel éducateur : Le personnel enseignant doit être mieux formé pour aborder ces sujets sans tabou et de manière accessible.
- Collaboration intersectorielle : Travailler avec les parents, les professionnels de la santé et les organismes communautaires pour créer un environnement de soutien autour des jeunes.
L’éducation à la sexualité ne peut être perçue comme un cours parmi d’autres. Elle est un pilier fondamental de la santé publique, de la prévention, et du bien-être individuel et collectif. En agissant dès maintenant, nous pouvons inverser la tendance et protéger une génération contre les impacts durables des ITSS.
Regardez le reportage ici.