La chronique de Jean-François Lisée, publiée le 5 juillet 2023, soulève des questions cruciales sur la sexualité, la prévention et l’éducation des jeunes. Cependant, elle contient plusieurs malentendus qui méritent d’être clarifiés, notamment en ce qui concerne le livret Informe-toi sur le sugaring du PIAMP et, plus largement, le rôle des organismes communautaires et éducatifs comme la Coalition ÉduSex.
Le rôle de la réduction des méfaits : une approche réaliste et bienveillante
Le PIAMP, avec son livret, adopte une approche de réduction des méfaits. Cette stratégie ne vise ni à promouvoir ni à encourager des pratiques telles que le sugaring, mais à fournir des informations claires et accessibles pour protéger les jeunes face à des réalités qu’ils peuvent rencontrer. L’objectif est simple : prévenir les abus, limiter les risques et offrir un filet de sécurité aux jeunes qui pourraient se retrouver dans des situations de vulnérabilité.
Dans le cas du sugaring, le guide aborde :
- Les risques potentiels (violence, manipulation, dépendance financière, etc.)
- Les aspects légaux, rappelant notamment que toute relation impliquant des mineurs et un échange monétaire pour des services sexuels est illégale et constitue une exploitation sexuelle.
- Des stratégies pour préserver leur sécurité et leur santé mentale, tout en les orientant vers des ressources d’aide si nécessaire.
Affirmer, comme le fait M. Lisée, que ce livret constitue une incitation au sugaring, relève d’une incompréhension fondamentale des objectifs de l’organisme.
Pourquoi cette approche est essentielle
Les jeunes d’aujourd’hui évoluent dans un monde où les informations – parfois trompeuses ou incomplètes – circulent rapidement, notamment via les réseaux sociaux. Ignorer des réalités comme le sexting ou le sugaring ne protège pas les jeunes. Au contraire, cela les laisse sans outils pour faire des choix éclairés ou demander de l’aide lorsqu’ils en ont besoin.
Des études, comme celles citées dans le Guide pratique sur le sexting du PIAMP, montrent que ces phénomènes sont bien présents dans la vie des jeunes. L’éducation sexuelle ne peut donc pas se limiter à une vision idéalisée. Elle doit inclure des discussions franches sur les risques réels auxquels les jeunes peuvent être confrontés.
Le rôle de la Coalition ÉduSex
La Coalition ÉduSex regroupe des organismes engagés dans une mission commune : offrir une éducation à la sexualité adaptée, inclusive et respectueuse, alignée sur les valeurs de consentement, de respect et de sécurité.
- Les outils pédagogiques et guides, comme ceux du PIAMP, sont conçus pour informer, prévenir et soutenir, pas pour promouvoir des comportements à risque.
- Nous croyons fermement que les jeunes méritent des ressources qui reflètent la complexité des enjeux liés à la sexualité, loin des jugements simplistes ou sensationnalistes.
Aux critiques constructives, une réponse collaborative
Plutôt que de critiquer des outils sans engager un dialogue avec les organismes concernés, nous invitons M. Lisée et toute personne intéressée par ces enjeux à discuter directement avec les intervenants du PIAMP et des membres de la Coalition ÉduSex. Ensemble, nous pouvons continuer à améliorer nos ressources pour mieux répondre aux besoins des jeunes tout en dissipant les malentendus.
En conclusion, aborder des sujets comme le sugaring dans une perspective éducative n’est pas une incitation, mais une preuve de courage et de responsabilité. Notre mission reste la même : outiller les jeunes pour qu’ils puissent naviguer dans un monde complexe avec sécurité, dignité et respect.