21 août 2021

Pour un cours d’éducation à la sexualité plus inclusif

L’article de Pascaline David dans Le Devoir du 21 août 2021, met en lumière les défis et insuffisances du programme d’éducation à la sexualité au Québec. Depuis la mise en œuvre du cours obligatoire en 2018, la Coalition ÉduSex dénonce les mêmes limites : un programme inégalement appliqué, trop centré sur la prévention biomédicale, et un manque criant d’inclusivité. Nous saluons cette publication, qui souligne notre revendication d’une amélioration des cours d’éducation à la sexualité.

Une approche insuffisante et inégalitaire

L’actuel programme prévoit 5 heures par an au primaire et 15 heures au secondaire, mais ce minimum est loin d’être respecté uniformément. La gestion de ces heures, confiée aux enseignants, est problématique. Comme le souligne Mme Jessica Legault, coordonnatrice de la Coalition ÉduSex dans l’article, 75 % des enseignants n’ont pas reçu de formation spécifique. Ces derniers, souvent débordés, ne peuvent offrir une éducation à la sexualité de qualité. La solution est évidente : impliquer davantage de sexologues et d’intervenant.es spécialisé.es des organismes communautaires.

De plus, avec un financement de seulement 4,73 $ par élève, il est impossible d’assurer des outils pédagogiques pertinents, des formations continues et un soutien adéquat. Ce sous-financement fragilise l’universalité et la qualité du programme, tout en accentuant les inégalités entre les régions.

Une éducation inclusive : un impératif

Le contenu actuel reste trop centré sur l’hétérosexualité et les approches binaires du genre. Les thématiques LGBTQIAP+, les représentations culturelles diverses et les réalités des élèves en situation de handicap y sont souvent négligées. La Coalition ÉduSex revendique un programme où chaque jeune peut se reconnaître et apprendre dans un climat d’ouverture et de respect.

Inclure des discussions sur le consentement dès le primaire est également crucial. Comme l’indique Mme Legault, éduquer sur les relations saines dès le plus jeune âge contribue à prévenir les violences sexuelles et à bâtir une société plus égalitaire.

Le rôle clé des organismes spécialisés

Des initiatives comme celles de On SEXplique ça démontrent l’impact positif d’approches adaptées et inclusives. Leurs ateliers bonifient les contenus ministériels en intégrant des enjeux absents, comme l’inclusivité, les identités de genre, et les outils concrets pour naviguer dans un monde numérique. Ces exemples montrent qu’une collaboration avec des organismes experts enrichirait l’expérience éducative des jeunes tout en soutenant les écoles.

La Coalition ÉduSex appelle à l’action

Nous demandons :

  1. Une révision des contenus pour inclure pleinement la diversité des identités, des orientations et des expériences.
  2. Un financement accru afin d’assurer des outils de qualité et l’intervention d’experts en milieu scolaire.
  3. Une approche multidisciplinaire, pilotée par des sexologues et des organismes communautaires, pour alléger les enseignants et garantir une expertise adaptée.
  4. Un suivi rigoureux pour uniformiser l’application du programme à travers la province.

L’éducation à la sexualité ne se limite pas à la prévention des risques : elle est un levier d’émancipation, d’égalité et de bien-être pour les jeunes. Pour que chaque élève du Québec ait accès à cette vision positive et inclusive, il est temps de passer des mots aux actes.