Un récent article publié par Le Devoir révèle que, malgré une opposition vocale de certains parents québécois à certains contenus des cours d’éducation à la sexualité, les demandes officielles d’accommodement restent extrêmement rares. Parmi les dizaines de centres de services scolaires (CSS) interrogés, seuls cinq parents ont formellement tenté d’exclure leur enfant de ces cours en invoquant des motifs religieux depuis le début de l’année scolaire.
Une minorité opposée, mais active
Ces chiffres contrastent avec la pétition en ligne, lancée en juillet dernier, qui a récolté près de 10 000 signatures demandant la suppression du programme Culture et citoyenneté québécoise (CCQ). Cette opposition, bien que bruyante, semble donc ne pas se traduire en actes concrets pour la majorité des parents concernés.
Parmi les rares demandes formelles, deux ont été rejetées par le CSS des Patriotes, tandis qu’une autre, liée à l’aspect de « l’identité de genre », est en cours d’analyse par le CSS Marguerite-Bourgeoys. Les autres demandes ont également été refusées ou restent exceptionnelles.
L’impact de l’opposition informelle
Cependant, l’article souligne un autre phénomène préoccupant : certains parents choisissent de garder leurs enfants à la maison lors des journées où des cours d’éducation à la sexualité sont dispensés. Ce choix, difficile à quantifier, révèle une résistance informelle qui pourrait compromettre l’accès des enfants à des informations essentielles pour leur santé et leur développement.
Une lecture à travers les revendications de la Coalition ÉduSex
Pour la Coalition ÉduSex, ces données renforcent deux constats fondamentaux :
- L’importance d’une éducation à la sexualité universelle et accessible
Le faible nombre de demandes d’accommodement indique une acceptation croissante des cours d’éducation à la sexualité. Il y a consensus sur l’importance de maintenir un programme qui éduque les jeunes sur des enjeux cruciaux, comme la santé sexuelle, le consentement et l’identité de genre. - La nécessité d’un soutien renforcé pour les écoles et les personnel éducateur
La résistance informelle montre cependant qu’il reste du travail à faire pour déconstruire les craintes véhiculées par certains groupes. La Coalition ÉduSex milite pour un financement accru et des campagnes de sensibilisation afin de mieux informer les parents et de soutenir le personnel éducateur dans leur rôle.
Une réponse nécessaire à la désinformation
Alors que les opposants mobilisent des pétitions et des discours alarmistes, il est crucial que les autorités éducatives et les organisations communautaires, comme la nôtre, continuent à promouvoir les bienfaits d’une éducation à la sexualité inclusive et respectueuse.
La Coalition ÉduSex rappelle que les cours d’éducation à la sexualité ne se limitent pas à des notions biologiques, mais qu’ils participent à la construction d’une société basée sur le respect, l’équité et le consentement. Nous encourageons les parents à dialoguer avec les éducateurs et à s’informer sur les contenus enseignés, plutôt que de céder à des campagnes de désinformation.
En conclusion
Loin d’être une menace, l’éducation à la sexualité est un outil essentiel pour préparer les jeunes à des relations saines et responsables. Le faible nombre de demandes d’accommodement et la participation générale des élèves sont des signaux encourageants. Toutefois, il est impératif de continuer à lutter contre la désinformation et à renforcer les ressources éducatives pour garantir l’accès à cette éducation pour tous les jeunes du Québec.