Un nouveau cours, des attentes élevées
Le cours Culture et citoyenneté québécoise (CCQ), remplaçant le programme Éthique et culture religieuse, aborde de vastes thématiques : environnement, démocratie, peuples autochtones, technologies, et éducation sexuelle. Bien que prometteur, ce programme suscite des inquiétudes majeures parmi les enseignants et les intervenants, notamment en matière de formation et de ressources disponibles pour enseigner efficacement ces sujets.
Selon un sondage réalisé par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), 80 % des enseignants déclarent ne pas se sentir suffisamment outillés pour enseigner ce cours, malgré les formations offertes en ligne. De plus, l’absence de manuels scolaires approuvés et le caractère facultatif des heures d’enseignement accentuent les défis.
Les impacts sur l’éducation à la sexualité
L’intégration de l’éducation sexuelle dans un programme aussi vaste est une source de préoccupation. Rose Boucher, directrice générale de la clinique Chez Foufounes, déplore que l’éducation sexuelle soit reléguée à un sous-thème au sein d’un cours surchargé. Elle souligne que ça risque de priver les élèves d’un espace crucial pour comprendre les notions de consentement, de prévention des agressions sexuelles et de santé sexuelle globale.
La Coalition ÉduSex ne partage pas cette inquiétude, rappelant qu’en ayant tut le contenu obligatoire d’éducation à la sexualité dans un même cours, on peut plus efficacement s’assurer d’un temps d’enseignement dédié et des ressources adéquates. Malgré tout, le niveau de formation et l’accès aux ressources restent inégaux entre les écoles et, par extension, entre les élèves, créant des disparités dans l’accès à une éducation sexuelle complète et uniforme.
Les ressources et la formation : clés du succès
Malgré les critiques, certains enseignants comme Pierre-Luc Fortin du Séminaire Saint-Joseph y voient une opportunité de préparer des citoyens mieux informés. Il met en lumière l’importance de travailler en collaboration avec des spécialistes et des organismes pour enrichir le contenu du cours. Toutefois, il souligne que cette réussite repose sur un accès suffisant aux ressources et sur le travail d’équipe, des conditions qui ne sont pas garanties dans toutes les écoles.
Les revendications de la Coalition ÉduSex
Face aux enjeux soulevés, la Coalition ÉduSex plaide pour :
- Une formation obligatoire et accessible pour les enseignants, afin qu’ils soient mieux préparés à traiter des sujets sensibles comme le consentement, la prévention des ITSS et les violences sexuelles.
- Un financement accru pour garantir des ressources adaptées et un accès égalitaire à l’éducation sexuelle dans toutes les écoles.
Un appel à l’action
Le potentiel du cours CCQ ne peut être pleinement exploité sans une vision claire et des moyens concrets pour sa mise en œuvre. La Coalition ÉduSex insiste sur la nécessité de protéger et de promouvoir une éducation sexuelle complète, essentielle pour prévenir les violences et améliorer la santé sexuelle des jeunes du Québec.