3 Décembre 2024

Une mise au point nécessaire sur l’éducation à la sexualité au Québec

Dans une lettre récemment publiée dans La Presse, Catherine Gentilcore, présidente du Parti québécois, affirme que « le programme d’éducation sexuelle enseigné dans toutes nos écoles est fondé sur la théorie du genre » et que des enfants de 3 à 7 ans apprendraient que « le genre n’est pas lié au sexe constaté à la naissance, mais attribué par la société ». Ces propos, bien qu’alarmants, sont erronés et ne reflètent en rien le contenu réel des programmes éducatifs offerts dans nos écoles.

Ce que dit réellement le programme

Le programme d’éducation à la sexualité au Québec s’appuie sur des contenus adaptés à l’âge et au développement des enfants. Il a été élaboré par des expert.e.s en éducation et en éducation à la sexualité, en concertation avec de nombreux organismes, dont la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ). L’entièreté du programme est publique et donc accessible à l’ensemble de la population québécoise sur le site web du ministère de l’Éducation. Pour vérifier l’affirmation de madame Gentilcore, il suffit de consulter les guides d’éducation à la sexualité pour le préscolaire et la 1ère année du primaire ainsi que celui du programme de Culture et Citoyenneté québécoise du primaire. Entre 4 et 7 ans, on y aborde essentiellement:

  • Les parties du corps : qui vise à apprendre aux élèves à reconnaître, nommer et respecter les parties du corps, y compris les différences entre garçons et filles, tout en renforçant une image corporelle positive;
  • La reconnaissance des émotions et des besoins : qui vise à permettre aux enfants d’identifier leurs propres émotions et besoins, ainsi qu’à comprendre ceux des autres;
  • Les relations interpersonnelles respectueuses : qui encourage les interactions empreintes d’écoute, de coopération et de respect mutuel;
  • La sécurité et le bien-être : qui permet d’aborder les notions de consentement, de protection personnelle et de respect des limites des autres;
  • La diversité et l’inclusion : qui vise à favoriser l’ouverture aux différences dans un esprit de respect et d’égalité.

Ces apprentissages visent à doter les enfants de compétences essentielles pour leur développement affectif et social. Il ne s’agit pas d’imposer une idéologie, mais de promouvoir la connaissance de soi, l’inclusion et le vivre-ensemble, des principes fondamentaux dans une société démocratique.

Des inquiétudes compréhensibles, mais mal orientées

Nous comprenons que l’éducation des enfants suscite des préoccupations. Cependant, il est essentiel que ces préoccupations soient fondées sur des faits. Propager des informations erronées ne fait qu’alimenter des craintes injustifiées et détourne l’attention des véritables enjeux éducatifs.

Un appel à l’information et au dialogue

Nous invitons les citoyennes et citoyens à consulter directement les documents officiels du ministère de l’Éducation pour comprendre la réalité des contenus enseignés. Nous encourageons également un dialogue respectueux et constructif sur ces questions importantes pour l’avenir de nos enfants.

En tant que société, nous avons le devoir de veiller à ce que nos jeunes reçoivent une éducation respectueuse, bienveillante et adaptée à leur développement. Faisons-le sur la base d’informations vérifiées.