27 janvier 2025

Près d’un agresseur sur trois serait mineur : réaction de la Coalition ÉduSex

Le récent dossier publié dans La Presse révèle une réalité alarmante : près d’un agresseur sur trois impliqué dans des cas de violence sexuelle serait mineur. Cette statistique choc met en lumière l’urgence d’agir dans nos écoles pour contrer les violences sexuelles et pour éduquer les jeunes sur les relations saines et consentantes. La Coalition ÉduSex s’indigne de cette situation et interpelle le gouvernement pour adopter des mesures concrètes et systématiques afin de protéger les jeunes, prévenir les violences sexuelles et soutenir les victimes.

Une statistique qui exige une réflexion sociétale

Le fait qu’un pourcentage significatif des agresseurs soient eux-mêmes des mineurs nous rappelle que les violences sexuelles ne sont pas le résultat d’actes isolés, mais qu’elles résultent aussi d’un manque d’éducation préventive et de sensibilisation dans les milieux scolaires et familiaux. L’éducation à la sexualité ne peut pas être reléguée au second plan ou traitée comme une simple formalité. Il est urgent d’offrir aux jeunes les outils pour comprendre et respecter les notions de consentement, d’égalité et de communication saine dans les relations.

L’éducation à la sexualité : un rempart essentiel

Les articles de La Presse illustrent clairement la nécessité d’agir en amont. Malheureusement, le système actuel d’éducation à la sexualité au Québec reste insuffisant. Les contenus obligatoires, bien qu’importants, sont trop souvent mal abordés. Les enseignant·e·s et intervenant·e·s ne disposent pas toujours des ressources, de la formation ou de l’accompagnement nécessaires pour aborder les thèmes complexes liés aux violences sexuelles, aux relations interpersonnelles et aux stéréotypes de genre.

Il s’agit d’une réalité qui serait facile à renverser, sachant que le Québec est un des endroits qui comptent le plus de sexologues dans le monde. Le Québec est aussi la province comptant le plus grand nombre d’organismes communautaires spécialisés en éducation à la sexualité. On s’explique mal que le gouvernement ne mise pas davantage sur cette expertise dans l’implantation du nouveau cours de CCQ.

Nous demandons aussi une loi cadre pour agir

Pour la Coalition ÉduSex, l’une des solutions centrales reste aussi dans la mise en place d’une loi cadre pour prévenir les violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires. Cette loi cadre, inspirée de la Loi 151 appliquée dans les établissements d’enseignement supérieur, permettrait d’assurer une prise en charge plus systématique.

Le gouvernement doit s’engager immédiatement dans l’adoption d’une loi cadre pour prévenir les violences sexuelles dans les écoles. Cette loi devrait inclure les mesures suivantes :

  1. Création de protocoles de prévention et d’intervention
    • Développer des outils clairs pour identifier, signaler et intervenir dans les cas de violence sexuelle impliquant des jeunes.
    • Mettre en place des espaces sécuritaires et confidentiels pour que les victimes, incluant les jeunes LGBTQIA+, puissent dénoncer les violences qu’elles subissent.
  2. Formation obligatoire et continue pour les intervenant·e·s
    • Assurer que les enseignant·e·s et les intervenant·e·s reçoivent une formation initiale approfondie et une formation continue sur les enjeux de violences sexuelles, les dynamiques de pouvoir et le consentement.
  3. Sensibilisation systématique des élèves
    • Intégrer de manière récurrente des contenus éducatifs sur les relations saines, le respect des limites et la responsabilisation individuelle.
    • Favoriser des approches intersectionnelles qui tiennent compte des réalités variées des jeunes en fonction de leur identité de genre, orientation sexuelle et origine ethnoculturelle.
  4. Sanctions claires pour les établissements
    • Prévoir des conséquences pour les institutions scolaires qui omettent de protéger les victimes ou de mettre en place les protocoles requis.

Sensibiliser pour prévenir, réhabiliter pour protéger

Comme le souligne l’article de La Presse sur la réhabilitation, l’approche punitive seule ne résout pas le problème des violences sexuelles chez les jeunes. La Coalition ÉduSex plaide pour une éducation qui sensibilise et responsabilise les jeunes tout en leur offrant un cadre clair et sécurisant. À travers des programmes de réhabilitation bien conçus, il est possible de travailler avec les jeunes agresseurs pour changer leurs comportements et réduire les récidives.

Un appel à l’action

Les données présentées dans ce dossier médiatique sont un cri d’alarme. Il est impératif que le gouvernement, les écoles et les organismes communautaires travaillent ensemble pour instaurer une culture de consentement et de respect dans nos écoles. La mise en place d’une loi cadre pour prévenir les violences sexuelles est une étape incontournable pour garantir la sécurité et le bien-être des jeunes au Québec.

La Coalition ÉduSex continuera à militer pour sa mise en place, parce que chaque jeune a droit à un environnement scolaire exempt de violences et de discriminations.