La Coalition ÉduSex accueille favorablement la récente décision de la Cour supérieure du Québec qui a jugé irrecevable la demande d’un parent visant à exempter sa fille de certains contenus en éducation à la sexualité reliés à l’identité de genre. Cette décision constitue une avancée importante pour garantir une éducation à la sexualité positive, inclusive et émancipatrice dans les écoles québécoises.
L’éducation à la sexualité : un droit pour tou·te·s
Nous rappelons que l’éducation à la sexualité est un droit fondamental pour les jeunes. En abordant des thèmes comme l’identité de genre, les stéréotypes sexuels et les normes sociales, les programmes scolaires ne se contentent pas d’informer : ils contribuent à créer une société plus inclusive et équitable. Refuser de transmettre ces savoirs, c’est priver les jeunes de clés essentielles pour comprendre et respecter la diversité humaine.
Une justice alignée avec les valeurs de laïcité et d’égalité
Dans ce cas précis, le tribunal a jugé que la demande d’exemption était irrecevable pour plusieurs raisons, notamment en raison d’un délai déraisonnable et de changements législatifs qui intègrent maintenant les contenus d’éducation à la sexualité au cours « Culture et citoyenneté québécoise » (CCQ). La juge Eleni Yiannakis a clairement indiqué que toute demande d’accommodement doit respecter les régimes pédagogiques et la mission éducative, qui inclut l’égalité entre les sexes et le respect des diversités.
Nous saluons cette décision, qui confirme que la laïcité et les principes fondamentaux du système éducatif prévalent sur des demandes individuelles qui pourraient compromettre l’éducation des jeunes.
Une mise en garde contre les abus judiciaires
Le tribunal a également souligné le caractère abusif de la démarche du plaignant, qui a multiplié les plaintes et recours contre le centre de services scolaire. Cette situation illustre l’importance d’éviter que des batailles judiciaires nuisent à l’application des programmes éducatifs. L’énergie et les ressources doivent être dirigées vers l’amélioration des services aux élèves, et non dispersées dans des conflits inutiles.
Le rôle crucial des contenus sur l’identité de genre
L’éducation à la sexualité ne peut se limiter à des informations biologiques : elle doit aborder les dimensions sociales, émotionnelles et culturelles. Les discussions sur l’identité de genre et les normes sociales permettent aux jeunes de développer un esprit critique et d’apprécier la richesse des différences. Ces apprentissages sont essentiels pour lutter contre la discrimination et les violences basées sur le genre, qui touchent particulièrement les jeunes LGBT+.
Ce que nous demandons
La Coalition ÉduSex rappelle au gouvernement que cette victoire judiciaire doit s’accompagner d’actions concrètes :
- Un financement accru pour que les écoles puissent offrir des contenus obligatoires en éducation à la sexualité dans un cadre sécuritaire et adapté.
- Une formation initiale et continue pour les enseignant·e·s, afin de s’assurer qu’ils possèdent les compétences et la sensibilité nécessaires.
- L’implication des organismes communautaires dans l’enseignement et l’élaboration des contenus, pour garantir une approche intersectionnelle.
- L’adoption d’une loi-cadre pour prévenir les violences sexuelles dans les milieux scolaires et protéger les jeunes contre toute forme de discrimination.
La décision de la Cour supérieure marque un pas important vers une éducation plus inclusive et égalitaire. La Coalition ÉduSex continuera de militer pour que chaque jeune au Québec ait accès à une éducation à la sexualité de qualité, en dépit des résistances et des défis. La reconnaissance et le respect de la diversité sont les piliers d’une société juste – une société que nous devons construire ensemble.